Les différents stades de fabrication ici mentionnés sont repris dans le schéma du process sucrier présenté dans la rubrique « De la plante au sucre : le process sucrier »
L’extraction du saccharose de la betterave se fait par diffusion dans l’eau. Le jus ainsi formé – le jus brut ou « jus vert » est acide. L’épuration est une étape très complexe du procédé sucrier car le jus de diffusion contient de très nombreux composants de nature différente en qualité et quantité qu’il faut éliminer pour obtenir un sirop de saccharose le plus pur possible avant la phase d’évaporation.
Fig. 1 : Les composants du jus de diffusion à épurer

En rose : de nombreux constituants ont un comportement négatif et doivent être éliminés.
En vert : certains autres sont des “alliés” du process comme les ions sodium et potassium et sont à préserver dans les sirops, avec le saccharose.
En bleu : d’autres enfin résultent du métabolisme des microorganismes (polysaccharides, acides gras volatils…) et devront être éliminés lors d’étapes ultérieures.
L’épuration se compose de deux étapes :
- Chaulage des jus avec la chaux éteinte issue du four à chaux pour précipiter les impuretés
- Double carbonatation (ajout de CO2) pour précipiter la chaux et les sels de calcium restant dans le jus. Le filtrat (impuretés et chaux précipitées) est ensuite séparé par filtration.
Les sucreries fabriquent elles-mêmes les deux agents de l’épuration (chaux et CO2) dans un four à chaux dans lequel des pierres calcaires sont calcinées pour fournir de la chaux vive et du CO2. Il est important de signaler que le four à chaux sert exclusivement au process sucrier et que son fonctionnement est entièrement lié à celui de la sucrerie, contrairement aux fours de même type exploités par les producteurs de chaux (les chaufourniers). Le procédé de fabrication de la chaux est le même mais c’est l’usage des matières issues du four qui est différent et spécifique à la sucrerie.
Les fours à chaux de sucrerie sont des fours verticaux à alimentation mixte (MFSK). Ils ne démarrent et ne s’arrêtent qu’une seule fois par campagne sucrière, au cours de laquelle le process fonctionne en continu 24h/24 et 7j/7. La seule période de démarrage et d’arrêt n’a que très peu d’impact sur les émissions de CO2.
Vue d’ensemble

Mélange de pierre et de coke
