Dix-neuf sucreries et sucreries-distilleries opèrent sur le territoire français pour transformer 35 à 40 millions de tonnes de betteraves par an durant une campagne qui dure de septembre à février sur une moyenne d’une centaine de jours. Cinq sucreries sur les quinze sucreries sans distillerie associée sont déjà en autonomie hydrique, ayant réalisé les investissements nécessaires sur leurs circuits d’eau et sur leurs capacités de stockage et de préparation des eaux recyclées issues de la betterave. Les cinq sucreries-distilleries ont toujours besoin de prélever pour assurer l’approvisionnement en eau de leur distillerie qui fonctionne toute l’année.
Le secteur sucre contribue à l’élaboration du Plan de Sobriété Hydrique de l’ensemble des secteurs de l’agroalimentaire français dans le cadre du Plan Stratégique de la Filière.
Les actions menées par le secteur
Historiquement, le secteur a investi depuis des décennies pour mieux utiliser l’eau de la matière première et réduire ses prélèvements par forage ainsi que ses consommations d’eau d’adduction au strict minimum. Au cours du temps, les investissements ont visé à :
- Réaliser des bouclages pour recycler les eaux – ainsi que la chaleur des fluides – à toutes les étapes du processus. La qualité des eaux extraites des procédés, principalement par évaporation/condensation, permet des recyclages directs sans traitement
- Mettre en place des stockages tampons pour tenir compte de la saisonnalité des activités (excédent d’eau en campagne, déficit hors campagne pour la distillerie, besoins massifs et ponctuels d’eau pour les phases de démarrages et d’arrêts des usines, …)
- Ajouter des traitements supplémentaires en cas de contrainte technique sur les eaux
Tous les sites ont mis en place des systèmes qualité certifiés (ISO 9001 ou ISO 22000) assurant la maîtrise des risques liés à la réutilisation des eaux .
D’ici à 2030, le secteur a pour ambition d’approcher le zéro prélèvement pour les sucreries et de réduire de près de 80% celui des distilleries. Le résultat escompté amènerait les prélèvements à environ 5 Mm3/an pour le secteur. Ces actions nécessitent de poursuivre les investissements dans :
- La substitution des eaux neuves par des eaux recyclées
- Le développement de stockages d’eau essentiels pour pallier la saisonnalité de l’activité
- Le développement de traitements complémentaires de type osmose inverse.
Pour que cet objectif puisse être atteint, les bonnes pratiques mises en œuvre doivent être confortées par le contexte réglementaire et les projets doivent continuer d’être encouragés par des aides adaptées.