Sucre et arrêté sécheresse
Les établissements sucriers ont déjà fortement réduit leurs prélèvements en eau.
Ils ont la capacité de s’adapter aux sécheresses, mais ont besoin d’eau pour le démarrage de la campagne.
Autant il est techniquement possible dans certains cas de poursuivre la réduction des prélèvements sur l’année entière, autant il n’existe pas de levier permettant de réduire de manière immédiate le prélèvement d’eau d’un établissement donné d’une semaine sur l’autre.
Si une restriction sécheresse était déclenchée, surtout dans les périodes sensibles de démarrage de campagne (septembre), la seule option serait de décaler ce démarrage de quelques semaines, ce qui aurait surtout un impact sur la qualité des betteraves si la durée entre arrachage et transformation était trop allongée, du fait de la périssabilité des betteraves à partir de leur arrachage. Un décalage de production aurait en outre pour effet d’augmenter la consommation d’eau globale de l’établissement concerné, du fait de la dégradation de la matière première qui nécessiterait alors un lavage plus intensif…
Les sucreries actuellement préleveuses d’eau ne devraient être exemptées de restriction d’eau que lors de la phase de lancement de leur campagne en septembre, pour le « démarrage à l’eau » amorçant les boucles de recyclages d’eau du procédé sucrier et permettant d’optimiser la durée de campagne tout en limitant la dégradation de la matière première entre son arrachage et sa transformation. Le besoin en eau d’une sucrerie au démarrage est d’environ l’équivalent de sa capacité journalière en betteraves : 15 000 m3 d’eau sont nécessaires pour assurer le démarrage de campagne d’une sucrerie de capacité journalière de 15 000 t de betteraves.
Les recyclages d’eaux en agroalimentaire : nouveau régime d’autorisation administrative
Le nouveau régime d’autorisation/déclaration des recyclages d’eaux en agroalimentaire (décret [1] et arrêté [2]) tout juste finalisé en 2024 devra constituer une articulation pertinente entre santé publique et environnement, confortant économie de la ressource en eau et bonnes pratiques sanitaires industrielles. Ces dernières sont formalisées dans les Plans de Maîtrise Sanitaire (PMS) de chaque établissement, construits sur la base des analyses de risques HACCP, en conformité avec le « paquet hygiène » (règlement 852/2004) européen.
L’industrie sucrière a mis en place, depuis des décennies, des bonnes pratiques de recyclage des eaux. Elles sont surveillées et inspectées par les autorités administratives locales, et auditées par les clients (certifiées pour nombre d’entre elles).
[1] Décret modifiant le décret n°2024-33 du 24 janvier 2024 relatif aux eaux réutilisées dans les entreprises du secteur alimentaire et portant diverses dispositions relatives à la sécurité sanitaire des eaux destinées à la consommation humaine
[2] Arrêté du 8 juillet 2024 relatif aux eaux réutilisées en vue de la préparation, de la transformation et de la conservation dans les entreprises du secteur alimentaire de toutes denrées et marchandises destinées à l’alimentation humaine