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La tare terre : un enjeu économique important

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La tare terre est constituée de la terre collant aux betteraves ainsi que des feuilles, cailloux, mauvaises herbes, bois, etc. transportés du silo en bord de champ jusqu'au centre de réception de la sucrerie. La tare terre représente en poids de 7 à 20% par rapport au poids des betteraves lavées. 
 
La tare terre varie en fonction des conditions de milieux, particulièrement en fonction de la texture du sol (les terres argileuses sont plus collantes que les terres sableuses), de l’humidité du sol à la récolte des betteraves et de l’interaction entre ces deux éléments. On a également observé que la tare terre est proportionnelle à la "population" de betteraves (nombre de pieds de betteraves/ha) et qu'elle dépend en outre des soins apportés à l'arrachage. 
 
La tare terre est un point important des conditions d'achat des betteraves, du fait de son impact : 
 économique, en renchérissant le coût du transport (voir fiche transport), du lavage et du stockage des betteraves et celui du recyclage des eaux terreuses (voir fiche épandage),
 industriel, en apportant des matières "non betterave" dans le processus de fabrication,
 et environnemental, en prélevant des quantités importantes de terres fertiles des champs, en augmentant le tonnage à transporter, etc.
 
Pour limiter les prélèvements de terre, l'interprofession a intégré depuis 1994 dans l'accord interprofessionnel un système d’incitation sous la forme de bonus/malus pour inciter les planteurs à mettre en œuvre les moyens nécessaires à la réduction de sa tare terre individuelle.
 
En outre, les sucreries développent depuis plusieurs années les opérations de déterrage au champ. La prestation de déterrage effectuée par les sucreries, à leur initiative ou à celle des planteurs, est partiellement refacturée à ces derniers. On considère qu'en moyenne le déterrage permet de diminuer de 40 à 50% la tare terre des betteraves avant déterrage. 
 
60% des betteraves brutes entrant en usine sont aujourd’hui déterrées (contre 30% en 2006). Cette pratique du déterrage a conduit à une limitation de la tare terre depuis 1994, notamment les années pluvieuses. Il convient en effet de mettre en perspective ces résultats avec la pluviométrie des périodes de récolte (ci-dessous la tare terre moyenne annuelle et la pluviométrie cumulée sur les mois de septembre, octobre et novembre). 
 
La corrélation entre pluviométrie et tare terre apparaît clairement ainsi que deux périodes bien différenciées 1994 – 2002 et 2003 – 2013. On constate que la politique de déterrage a permis, durant la période récente, de maintenir la tare terre moyenne française à un niveau inférieur à 15 %, malgré une pluviométrie en hausse.
 
La tare terre moyenne française qui était de l’ordre de 15 à 20% entre 1994 à 2002, se stabilise entre 10 et 15% depuis 2003.