Syndicat National des Fabricants de sucre industrie sucrière SNFS sucreries betterave betteravière

Imprimer

pour télécharger le document en pdf, cliquez ici

La Campagne 2015/16 en France

Au moment où les sucreries envoyaient aux planteurs les contrats d'approvisionnement pour la campagne 2015/16, c'est-à-dire dans les tout premiers mois de 2015, le marché communautaire du sucre faisait face à une production pléthorique, une baisse des prix intérieurs et un risque de report très important, supérieur à 2 millions de tonnes.  

Les principaux fabricants de sucre européens commençaient à annoncer des baisses de surfaces pour la campagne à venir, notamment en Allemagne où le report s’annonçait particulièrement élevé. 

En France, le report, qui constitue avec plus de 197 000 tonnes un record historique, est resté néanmoins relativement faible par rapport la situation de nos principaux concurrents. Aussi, la baisse des surfaces a pu être contenue à - 5,5 % par rapport à la campagne 2014/15.

L’été particulièrement chaud et sec de cette année 2015 a fait craindre une forte baisse des rendements mais les pluies de fin d’été ont été plus favorables au développement des betteraves, au moins dans certaines régions. 

Après les résultats exceptionnels de 2014/15, la campagne 2015/16 s’avèrera finalement moyenne globalement, avec beaucoup d’hétérogénéité en fonction des régions.

Les surfaces betteravières

Après avoir augmenté au cours des deux dernières campagnes, les surfaces betteravières ont connu, comme on l’a mentionné plus haut, un recul de 5,5% en 2015/16. Elles atteignent 382 855 ha, contre 405 345 ha en 2014/15.

Les surfaces sont principalement la traduction en hectares des volumes de betteraves à 16°S que les planteurs ont contractualisés avec les sucreries. Le coefficient utilisé est généralement le rendement betteravier à 16° moyen des trois dernières campagnes. 

Le rendement moyen des trois dernières campagnes (2012/13 – 2014/15) s'établissait à 88,5 tonnes de betteraves à 16° par hectare, chiffre légèrement inférieur à la moyenne des cinq dernières années (89,5 t/ha).

Le calibrage des contractualisations doit permettre aux fabricants de répondre à la demande alimentaire et industrielle (distilleries notamment) et aux besoins d'exportation sur l'UE et vers les pays tiers, mais en évitant de générer des excédents dont la seule issue est le report, opération toujours coûteuse pour le fabricant. Ce calibrage doit bien entendu prendre en compte le report de l'année précédente, dont on rappelle qu'il est considéré réglementairement comme le premier sucre produit au titre du quota. 

Or, la campagne 2014/15, sous l’effet de surfaces en hausse et de conditions climatiques particulièrement favorables, s’est terminée avec une production de 5,114 millions de tonnes, soit plus de 2 millions de tonnes de sucre au-delà du quota, alors que les utilisations traditionnelles de sucre hors quota (éthanol, industrie non alimentaire et exportations pays tiers) ne dépassent généralement pas 1,2 million de tonnes, du fait notamment du plafonnement des exportations sur pays tiers. Une utilisation judicieuse du travail à façon et la maximisation du débouché éthanol ont permis de contenir le report de 2014/15 sur 2015/16 à 197 310 tonnes. Ce volume dépasse largement les niveaux de report habituellement connus par la France, environ 40 000 tonnes (moyenne sur 8 ans). Il reste toutefois très inférieur à celui enregistré dans l’UE : 2,664 millions de tonnes et porté principalement par l’Allemagne (0,921 mt), le Royaume-Uni (0,325 mt) et la Pologne (0,322 mt).

Les résultats betteraviers

L’été caniculaire et sec a pesé sur la croissance des betteraves. Les pluies de la fin de l’été ont permis de rattraper le retard végétatif, au moins dans certaines zones, d’autant que le début des arrachages a été légèrement retardé par rapport aux années précédentes. Le rendement betteravier effectif de la campagne 2015/16 s'est établi à 74,3 t/ha, légèrement inférieur à la moyenne sur 5 ans (75,2 t/ha). 

L'ensoleillement a été propice à la richesse en sucre des betteraves mais celle-ci a décliné aux premières pluies avec l’augmentation du poids-racine. Au final, elle s'est établie à 18,3 °S, un résultat se situant dans la moyenne des cinq dernières années (18,4 °S). 

Le rendement betteravier à 16°S s'est établi à 87,3 tonnes/ha.

Le rendement de sucre acheté, avec 13,6 t/ha, se situe dans la moyenne des dernières années.

La campagne de fabrication

Fin août, les fabricants de sucre s'attendaient à une production de 4,5 millions de tonnes, comptant sur la météo plus clémente de l’automne et des arrachages plus tardifs. 

Les premières usines ont commencé à râper le 16 et le 17 septembre 2015 mais une grande majorité d’entre elles ont attendu la semaine du 22 au 27 septembre pour le faire. Le 1er octobre, les 25 usines fonctionnaient.

La durée de campagne s'est établie à 96 jours, en retrait par rapport aux campagnes précédentes. Le 8 janvier 2015, les 25 usines avaient terminé les opérations de râpage. 

Depuis la fermeture de cinq sucreries en 2008/09, conséquence de la réforme de l'OCM Sucre, la durée de campagne sucrière moyenne est en nette progression en France.

Conformément aux prévisions de fin août, la production physique de sucre 2015/16 a atteint 4,5 millions de tonnes, un volume comparable aux années « moyennes », comme 2012/13 et 2013/14. 

L’augmentation constante du tonnage journalier de sucre entré, qui couvre également le sucre travaillé en distillerie sous forme de jus vert, reflète les investissements de capacité industrielle engagés par les fabricants dans la perspective de la libéralisation du marché communautaire du sucre en 2017.